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Paris 15e arrondissement

 
Pour toutes ces raisons, les collectivités locales constituent un terrain privilégié à partir duquel les citoyens et leurs  élus peuvent faire barrage à la marchandisation du monde et développer des solidarités internationales. 
Pour poursuivre la réflexion et le débat, nourrir les actions nécessaires, pour penser global et agir local, nous proposons quatre grandes priorités sur lesquelles des rassemblements sont possibles et urgents : 
    1. Répondre aux besoins de démocratie locale  
    Face à des décisions économiques qui prennent de plus en plus la dimension du fait accompli, il nous faut revivifier la démocratie locale, lutter concrètement contre les inégalités sociales et culturelles, répondre aux attentes et besoins des citoyennes, des citoyens. Cela passe par la confrontation entre ces derniers, les décideurs économiques et sociaux pour, enfin, imaginer d'autres possibles. 
    Face à la connivence des opérateurs privés, il nous faut promouvoir un observatoire des collectivités locales qui aurait pour fonction d'élaborer des propositions assurant des convergences d'attitudes et d'actions. Cela permettrait également de nouvelles coopérations entre collectivités locales. 
    Le droit de vote des étrangers résidents en France devient une exigence démocratique de bon sens, un facteur de développement maîtrisé des villes et des quartiers. 

    2. Répondre aux besoins de financement  
    La financiarisation de l'économie permet à une partie essentielle de la richesse réelle des grandes entreprises d'échapper à l'impôt. La fiscalité devrait, au contraire, inscrire l'entreprise dans une relation citoyenne et responsable à l'égard de son territoire.  De ce point de vue, le contrôle des fonds publics alloués à l'emploi s'impose, ainsi que le remboursement des sommes détournées de cet objectif. 
    De même, il apparaît indispensable de repenser les outils publics d'intervention financière mis à disposition du développement local en termes de péréquation, de prêts et de crédits publics. Et ce, aux plans local, nationale et  européen. 

    3. Répondre aux besoins de développement 
    Il est urgent de donner aux services publics les moyens de jouer pleinement leur rôle d'acteurs économiques, générateurs de lien social ; d'accroître leur efficacité en réponse aux besoins, en concertation avec, notamment, le secteur coopératif et de l'économie solidaire, et les entreprises intermédiaires ; de promouvoir toute coopération allant dans le sens de la création d'emplois et de la réponse aux besoins nouveaux ou insuffisamment satisfaits. 
    La lutte contre les inégalités sociales doit s'appuyer sur des politiques publiques et volontaristes d'emploi, faisant appel à l'ensemble des acteurs économiques : secteur privé, secteur intermédiaire, coopératif et associatif. Ces politiques doivent bénéficier des instruments législatifs et des moyens financiers nécessaires. 
    Il convient de rompre avec la marchandisation de l'eau pour lui substituer, au service du citoyen usager, une logique de gestion d'une ressource partie intégrante du patrimoine commun de l'humanité. Il en va de même pour le ramassage des déchets ménagers qui nécessite de lourds investissements et se heurte aux logiques de rentabilité. 

    4. Répondre aux besoins culturels  
    Face à une mondialisation marchande qui exclut de plus en plus de jeunes et de moins jeunes, qui perpétue un état d'infra-citoyenneté dû au sentiment de perte de contrôle, d'impuissance, de fragmentation de l'existence, la culture et l'art peuvent être des terrains privilégiés. 
    Il est donc souhaitable que, parallèlement à la lutte contre la précarisation et l'exclusion, les villes mettent en place davantage de lieux, activités et moyens favorisant la création culturelle et artistique.  

    5.  Répondre aux besoins d'échanges et de coopérations  
    Face à une mondialisation qui exacerbe la concurrence, il est temps de stimuler et de démultiplier les initiatives pour une nouvelle entente internationale, particulièrement avec les pays du Sud et ceux d'Europe de l'Est. Rapprochements, coopérations, transferts divers sont possibles et souhaitables, s'ils s'inscrivent dans la perspective d'un développement durable et partagé, s'ils visent l'utilisation respectueuse et rationnelle des ressources naturelles. 

Dans ce cadre, les grandes questions de l'annulation du système de la dette, du financement du social à l'échelle mondiale, intégrant les droits matériels et politiques de la personne humaine, notamment au logement, à l'accès à l'eau, à un environnement sain, à la santé et à l'éducation, constituent autant d'enjeux de développement, autant de terrains de coopérations et d'échanges. La construction de relations entre villes soutenant le projet d'une taxe Tobin s'inscrit dans ce champ de solidarité. 

Citoyennes, citoyens, élus et acteurs locaux, il nous appartient de nous saisir de ces enjeux. Pour cela, nous appelons au développement d'un grand débat national et international, résolument tourné vers l'action.  Car il s'agit bien, ainsi que le souligne la charte d'attac, de se réapproprier ensemble l'avenir de notre monde. 

 
 
 
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Dernière mise à jour : 17 mars 2000
Page réalisée par Daniel Vivas pour Attac 15ème