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Paris 15e arrondissement

 
Discussion du projet d'appel 
aux élus et acteurs de la vie locale 
 
 
« Appel de Morsang »
Michel Berson, président du conseil général de l'Essonne
Daniel Monteux, membre du bureau national d'Attac
Pierre Tartakowski, secrétaire général d'Attac

Acteurs locaux, citoyens et élus, fonctionnaires territoriaux, spécialistes de la politique de la ville, syndicalistes, militants associatifs, nous constituons un maillon spécifique de la chaîne nationale et internationale de résistance à la mondialisation libérale. Celle-ci n'est pas plus fatale que la prégnance de la logique des marchés financiers sur les activités humaines n'est indépassable. Y résister relève d'un devoir de civilisation. 

L'échec de la conférence ministérielle de l'OMC à Seattle et l'intervention décisive d'une société civile en passe de devenir planétaire témoignent de l'émergence d'alternatives internationales. 

Parce que nous vivons et travaillons dans une ville, une collectivité locale, nous sommes confrontés, à des titres divers, aux mécanismes d'une mondialisation financière qui pèse sur tous les aspects de la vie locale. Alors que l'ouverture au monde constitue une opportunité d'échanges, de développement et de coopérations, nous vivons la montée des inégalités et des ségrégations, la mise à mal des principes d'égalité et de solidarité. 

Les délocalisations d'entreprises, la mise en friche de terres agricoles, la dégradation de l'environnement et du cadre de vie, s'inscrivent dans une logique de concurrence des territoires génératrice de fractures profondes. Les services publics, victimes de politiques de privatisation sont soumis à des logiques de profit et systématiquement placés en situation de faiblesse pour répondre aux besoins exprimés et améliorer la qualité de leurs missions. L'emploi, la formation, la culture, la santé, le logement, les infrastructures sont profondément fragilisés et deviennent des enjeux de civilisation. 

Dans ce contexte, trois ou quatre multinationales françaises se sont assuré une situation de quasi-monopole. S'inscrivant dans l'éclatement des territoires, s'appuyant sur la dispersion et la faiblesse d'expertise des pouvoirs locaux, sur l'affaiblissement des services publics et sur nombre de directives d'origine communautaire, elles ont su, progressivement, se rendre incontournables. Des secteurs comme la production et la distribution de l'eau, l'assainissement, les réseaux de communication, les déchets ménagers, la restauration collective, les transports collectifs, le mobilier urbain, le logement, sont entre autres, de plus en plus souvent captifs des critères marchands imposés par les entreprises, les opérateurs privés et certains gestionnaires publics. 

 Les appétits insatiables de la sphère financière pour capter le marché des collectivités locales appellent la construction de ripostes convergentes. Ripostes d'autant plus nécessaires que la perte de maîtrise des choix démocratiques s'accompagne d'opacité, d'insuffisance de contrôle, d'un retour à un territorialisme étroit, d'un pouvoir des notables, d'une corruption qui s'étend. 

Malgré cela, des collectivités ont su, depuis les lois de décentralisation, préserver d'importantes marges d'intervention et d'innovation. Des démonstrations se font de gestions plus efficaces, appuyées sur des choix démocratiques et solidaires, sur la compétence des élus, sur l'investissement des acteurs de terrain. Ainsi s'expérimentent un savoir faire et des formes de démocratie participative qui peuvent devenir des sources d'inspiration pour l'ensemble de la société. 

Ces pratiques citoyennes constituent autant de points d'appui et, mises en perspective, elles sont de nature à susciter de nouveaux champs de réflexion, d'intervention et d'action, susceptibles de refonder une authentique démocratie locale. Dans cette perspective, les lois du 16 juin 1999 (loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire) et la loi du 12 juillet 1999 (loi relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale, dite loi intercommunale) instituent de nouveaux cadres possibles de coopération et de solidarité pour les collectivités. Sans être exemptes de dangers, elles peuvent, combinées avec une nécessaire intervention des populations, offrir des opportunités pour engager des stratégies offensives, dégagées des logiques de compétition locale. 

Pour toutes ces raisons, les collectivités locales constituent un terrain privilégié à partir duquel les citoyens et leurs  élus peuvent faire barrage à la marchandisation du monde et développer des solidarités internationales. 
 

 
 
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Dernière mise à jour : 17 mars 2000
Page réalisée par Daniel Vivas pour Attac 15ème