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I- Définition

(Maxime Drouet)

Lionel Robbins : « la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usages alternatifs ».

« Une activité raisonnée de transformation du monde afin de satisfaire les besoins humains ».

De cette définition R. Passet dégage 3 sphères : biosphère, humaine, économique¹.

Possibilité de remonter jusqu'à l'antiquité. Cf. débats philosophes grecs.

1- Ecole physiocrate

Chef de file : F. Quesnay (Tableau économique, 1758).

2- Tradition libérale : les classiques

Contemporain de la première révolution industrielle, ce n'est pas un courant de pensée uniforme.

Principaux économistes :

A. Smith : libéral optimiste (Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776) : met en évidence le rôle de la division du travail comme facteur de croissance intensive. L'économie de marché est réduite par une main invisible. Développe la théorie de l'état gendarme, longtemps constitutive de la référence libérale en matière d'intervention étatique (biens collectifs).

D. Ricardo : libéral pessimiste. (Des principes de l'économie politique et de l'impôt, 1817)

Montre que les lois de répartition du revenu conduisent au blocage de la croissance économique. Marque le point de départ d'une longue tradition en économie monétaire : théorie quantitative de la monnaie. Théorie de la valeur travail.

J.-B. Say (Traité d'économie politique, 1817)

Enonce la loi des débouchés : l'offre génère sa propre demande à long terme. Conception de la valeur fondée sur l'utilité.

Critiques :

Sismondi (Nouveaux principes d'économie politique, 1819)

Remise en question de la vision libérale de la justice, commutative (chacun selon son effort). Prône une justice redistributive. Remise en question de la loi de Say.

Marx : s'inscrit en continuité et en rupture avec l'école classique anglaise.

Conception de la valeur du travail avec introduction du concept d'exploitation. Matérialisme historique : la spécificité du MDP capitaliste ne réside pas dans la lutte des classes mais dans la non-transparence des rapports de production, masqués par l'apparente impersonnalité du marché et le fétichisme de la marchandise. La baisse tendancielle du taux de profit est à l'origine de crises cycliques dans le système capitaliste qui débouchent à terme sur la crise du système capitaliste lui-même.

3- Renouvellement de la pensée libérale : les néoclassiques

3 écoles :

Lausanne : Walras, Pareto (Eléments d'économie pure, 1874). Théorie de l'équilibre général et de l'optimum.

Cambridge : Marshall, Pigou, Jevons (Théorie de l'économie politique, 1871). Equilibre partiel, imperfections du marché.

Vienne : Böhm-Bawerk, Hayek, Schumpeter. Développe une théorie du capital et des crises économiques. 1871 avec Menger.

Nouvelle définition de la valeur : origine de la valeur dans la demande, plus seulement dans l'offre.

4- Réforme de la pensée libérale :

Keynes qui opère une triple rupture méthodologique :

• raisonne dans cadre du court terme, rompt avec vision uniquement de long terme présent chez les classiques, notamment dans la notion d'équilibre général.

• substitue l'hypothèse d'univers certain par celle d'incertitude radicale.

• rejette la démarche microéconomique pour privilégier la démarche macro-économique.

Il opère également une rupture sur les thèmes : prix rigides, ajustement par quantités, approche circuit, monnaie influant sur l'économie réelle, intervention de l'Etat (parler de révolution est à relativiser).

5- La pensée économique depuis Keynes

Mouvement de convergence entre paradigme néoclassique et paradigme keynésien. N'empêche pas le maintien d'une orthodoxie néoclassique (monétaristes, « nouvelle économie classique, école de l'offre, école des choix publics », Hayek). Hétérodoxes, marxistes et institutionnalistes. Pourtant pas seulement une concurrence des paradigmes.