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Paris 15e arrondissement

1- Changement d'organisation


Les entreprises peuvent désormais s'organiser en réseaux par un contact direct des agents les uns avec les autres sur toute la planète.

La production doit être considérée désormais globalement : une organisation en flux tendus (impliquant une absence de stocks, une livraison « juste à temps », une adaptation instantanée à la demande sur de petites quantités etc.) entraîne que la performance d'une entreprise dépend désormais de l'action de toutes les autres qui y concourent (approvisionnement en temps utile, moyens de communication, tenue des infrastructures, etc.).

Dès lors, dans la fabrication de la richesse, l'essentiel des coûts est constitué par les études préalables et la mise en place en amont de la production d'un fort investissement productif.

Par ailleurs, et toujours concernant les coûts, l'innovation technologique permet qu'après une première unité de production ait été fabriquée (ce qui coûte), sa duplication est d'un coût largement décroissant (ex. : le logiciel). Aussi, pour l'entreprise, il est vital d'être compétitive (particulièrement dans une économie ouverte à la concurrence), en captant le plus de marchés possibles. Aussi, notre système de production soumis à ces contraintes est tendanciellement amené à la surproduction et à la saturation (ex. : actuellement, le téléphone portable).

Sur le plan de l'analyse économique, cette situation change les approches.

Ainsi, la notion de rémunération de facteur traditionnellement déterminée par celle de productivité de ces mêmes facteurs change. Dans la logique classique, la rémunération du facteur travail, par exemple, est déterminée par la productivité de ce facteur, c'est-à-dire par la capacité d'une unité de travail supplémentaire à produire plus et moins cher. Aujourd'hui, il est très difficile de déterminer cette rémunération dans un monde d'innovation technologique et de logique de captation des marchés par ailleurs tendanciellement saturés (comment rémunérer une productivité qui augmente dans un marché saturé ?).

De même, la notion d'avantages comparatifs entre les nations chère à Ricardo1 change. Aujourd'hui, le commerce s'effectue pour une part essentielle entre firmes transnationales et/ou à l'intérieur des firmes transnationales elles-mêmes. Il se réalise donc en fonction du meilleur coût des différents facteurs, travail, capital, matières premières, celui-ci dépendant aussi du niveau de développement de la nation considérée. (Ex. de Nike éclatant sa production mondiale pour obtenir le coût de fabrication le plus bas2.)


2- Changement de régulation et d'arbitrage


Par ailleurs, historiquement, la politique échangiste ultra-libérale mise en place à partir des années 1980 dans le monde a abouti à une régulation ou un arbitrage par les seuls marchés et particulièrement les marchés financiers du fait de la financiarisation de l'économie3.

En conséquence, les firmes sont placées sous l'influence des fonds de pension et plus largement de la logique financière, ce qui entraîne une course productiviste, des réorganisations (re-engeniering), fusions, concentrations. Les Etats se trouvent dépossédés de l'intervention économique, de la politique monétaire et largement aussi de la politique budgétaire au profit des firmes transnationales et des organisations internationales irresponsables (type FMI, Banque Mondiale).

Ainsi augmentent les inégalités dans le monde et à l'intérieur des sociétés et le saccage de l'environnement. Il s'agit donc de faire des propositions alternatives (ce qui sera fait lors d'une prochaine séance).



1- Selon cette théorie, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les productions qu'il peut réaliser à moindre coût; Riccardo prend l'exemple des draps pour l'Angleterre et du porto pour le Portugal. Une fois ces productions « spécialisées » assurées, le libre-échange permettra à tous les pays de profiter de produits à moindre coût, le tout au profit de leurs populations; les Portugais pourront profiter des draps exportés par les producteurs anglais, et les Anglais boire le porto vendus par les producteurs portugais.

2- Quel est l'avantage comparatif pour Nike de s'implanter en Asie plutôt qu'en Europe pour la production de ses chaussures ? Les salaires de misère qu'on peut y verser, le travail des enfants qui y est toléré, etc.

3- La financiarisation de l'économie correspond à ce phénomène permit par l'ouverture et la déréglementation des marchés et des flux financiers depuis les années 1980 et qui consiste en la valorisation rapide des patrimoines financiers en dépit des autres logiques de valorisation (du travail, de l'investissement productif et, indirectement des autres types de valorisations sociales).

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Dernière mise à jour : 13 février 2002
Page réalisée par Roland pour Attac 15ème