Retour Attac Paris 15 
Page précédente | suivante
format rtf | ps

A T T A C France

Paris 15e arrondissement

I- Définition et rôle

(Frédéric Viale)

Généralement, quand on parle de "la bourse", on désigne celle des valeurs mobilières, même s'il en est d'autres (bourse du commerce ou des marchandises par exemple). Il s'agit de marchés financiers permettant la rencontre entre détenteurs et demandeurs de titres financiers et assurant leur cotation (i.e., leur valeur marchande). La Bourse assure la liquidité de ces titres.

Cette définition appelle d'ors et déjà trois précisions concernant les notions de rencontre, de titres et de liquidité.


1- La Bourse permet une rencontre

Rien de romantique là-dedans, il s'agit de la rencontre de deux agents économiques, les ménages d'une part, et les entreprises, d'autre part. Les ménages sont en situation structurelle d'excédant d'épargne alors que les entreprises, au contraire, en situation de besoin structurel d'épargne.

Les ménages ont des revenus (salaires, revenus issus de la redistribution sociale, etc.). Quant ils le peuvent, ils arbitrent généralement entre deux possibilités : consommer ou épargner. L'épargne traduit une volonté des ménages qui le peuvent de se prémunirent des risques et des aléas de la vie. Il se trouve que les ménages (bien que cette situation générale masque des inégalités profondes) ont tendance à épargner.

Les entreprises, pour leur part, ont tendance, au contraire, à dépenser davantage qu'elles ne gagnent sur une certaine période. C'est le cas, particulièrement, quand elles décident de développer ou même de maintenir l'outil de production : cela se traduit par un besoin d'investir, c'est-à-dire de se procurer de l'argent. C'est alors que les entreprises sont demandeuses d'épargne.

Les marchés financiers vont mettre en relation les deux phénomènes, celui de demande et celui de besoin d'épargne.

Comment s'organise le financement de l'économie ? Il peut s'organiser de 2 façons et globalement, ces 2 façons se sont succédées dans le temps.

Avant la fin des années 1970, le système de financement de l'économie était intermédié, c'est-à-dire qu'il recourait à l'intermédiaire des banques : ce sont elles qui finançaient les demandes des entreprises. Leur métier consistait à transformer une épargne (courte) en emprunts (longs) et de supporter l'éventuel défaillance d'entreprises ayant effectué de mauvais investissements. Les banques commerciales se finançaient en retour en partie sur les marchés financiers, mais principalement auprès de la Banque centrale (la Banque de France) qui contrôlait de la sorte l'évolution de la masse monétaire.

Depuis le début des années 1980, les entreprises ont souhaité ne plus se financer par l'intermédiaire des banques, et ce pour plusieurs raisons : elles ne voulaient plus être dépendantes des banques (et c'était le cas particulièrement des grandes entreprises), et, de plus, le coût de l'argent (le taux d'intérêt) est en théorie moins onéreux quand on se passe d'un intermédiaire en se finançant directement sur les marchés financiers.

Peu à peu, les entreprises ont convaincu les pouvoirs publics de les laisser se financer auprès des marchés : le phénomène de libéralisation financière s'est traduit par une désintermédation toujours plus importante du financement1, une déréglementation financière2, une innovation financière accrue3, mais aussi par une marchéisation4 et, plus globalement, par une mobiliérisation de l'économie5.


2- La Bourse est le lieu où se négocient des titres

Il est possible de distinguer grosso modo quatre types de titres : les actions, les obligations, les titres hybrides et les produits dérivés (futures).

  • Les actions


Les actions sont des titres de propriété sur une entreprise. En émettant des actions, l'entreprise collecte de l'argent. Les détenteurs de l'action sont donc propriétaires de l'entreprise et acquièrent ainsi le droit de voter en assemblée Générale de l'entreprise. Aussi, se distinguent les actionnaires, propriétaires de l'entreprise, de sa direction, des salariés et des fournisseurs.

  • Les obligations


Les obligations sont des titres de créances sur l'entreprise. Ainsi, celle-ci émettant des obligations emprunte de l'argent au marché en s'engageant à rendre le capital, ayant payé entre temps un intérêt.

  • Les titres hybrides


Ces titres tiennent à la fois des actions et des obligations. Elles sont autrement appelées valeurs mobilières composées et tiennent à la fois des caractéristiques des titres de propriété, des titres de créance, et des options. Exemple, les titres participatifs6, les titres subordonnés7, les obligations convertibles8.

  • Les produits dérivés ou futures


Les futures sont des produits complexes ou dérivés utilisés dans le cadre d'opération à terme et/ou conditionnelles. Ces produits dérivés ont été créés notamment pour que les entreprises puissent se couvrir des risques de change à l'occasion de transactions en devises. Les marchés dérivés sont des marchés sur lesquels se négocient des contrats portant sur l'avenir, relatifs à des produits négociés au présent. Il s'agit soit de négociations de produits payés à terme ou de produits dans le cadre de marchés organisés faisant l'intermédiaire entre l'acheteur et l'autre cocontractant.



1- Phénomène par lequel les banques servent de moins en moins d'intermédiaire au financement des entreprises, mais davantage de conseil au courtage.

2- Disparition de règles imposées aux marchés et intermédiaires financiers pour permettre une concurrence plus grande.

3- Multiplication de produits financiers ayant permis d'instituer un vaste marché financier unifié, sans les cloisonnements existants auparavant.

4- Disparition des taux d'intérêts administrés par la Banque centrale, la rémunération de l'épargne dépendant des conditions du marché.

5- Phénomène constatant l'augmentation de la part des titres négociables dans le financement de l'économie.

6- Genre d'obligation négociable comme une action.

7- Créances de dernier rang auxquelles s'attachent des rémunérations plus élevées que l'obligation classique et assimilées aux fonds propres de l'entreprise.

8- Obligations convertibles en actions, sous certaines conditions.

retour en haut
site Attac
Dernière mise à jour : 13 février 2002
Page réalisée par Roland pour Attac 15ème