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Paris 15e arrondissement

3- La Bourse assure une liquidité des fonds investis

Les titres représentent des engagements à long terme. Ils représentent un capital, non seulement financier, mais aussi technique, à savoir, par exemple, des machines. Créer un titre négociable permet de mobiliser une créance ou une dette, c'est-à-dire de la négocier librement.

Donc, la Bourse permet de réaliser cette liquidité souhaitée par les investissements. Pourquoi cette liquidité est-elle souhaitée ? Elle est souhaitée par les investisseurs, car ils veulent pouvoir se débarrasser de titres qui, pour des raisons qui leur sont propres, ne les intéressent plus, par exemple dans le cadre de réalisation de portefeuille ou de prise de bénéfice. Elle est souhaitée par les entreprises, car cela leur permet de rassurer l'éventuel investisseur et de l'attirer.

La question qui se pose, dès lors, c'est pourquoi les cours évoluent, à la hausse comme à la baisse.


4- Les fluctuations des cours

Le marché distingue entre le prix d'émission, qui est fixé au début, et le prix de l'action. Celui-ci fluctue sous deux effets : la performance réelle de l'entreprise ; les phénomènes boursiers.

S'agissant de la performance de l'entreprise, le prix évolue en fonction de l'espérance de bénéfices (les actionnaires recherchant celles des actions qui ont le meilleur rendement). Ainsi, les éventuels acquéreurs d'actions considèrent avant d'acheter la politique de dividende suivie par l'entreprise : si celui-ci est élevé, les détenteurs d'actifs conserveront l'action, sinon, ils la vendent. Dès lors que des acheteurs se manifestent, le mécanisme de l'offre et de la demande fait augmenter le prix des actions, phénomène boursier.

Les facteurs qui agissent sur le cours des actions sont donc de plusieurs ordres.

  • Les cours de la Bourse sont le résultes des anticipations des agents économiques. Celles-ci dépendent des résultats futurs des entreprises, ou plutôt des résultats espérés (l'effondrement récent des actions d'entreprises du secteur des nouvelles technologies montrent que peut se creuser un abîme entre cette espérance et la réalisation effective de ces bénéfices).

  • Le taux d'intérêt attaché à la rémunération des capitaux qui n'est autre que la traduction reflétée par le marché des exigences des agents économiques pour qu'ils acceptent de différer dans le temps la consommation de leurs ressources.

  • La prime de risque : plus un placement est risqué, mieux il est rémunéré.

  • Les prévisions économiques globales et/ou les anticipations de l'activité économique et de la conjoncture.

  • Les comportements moutonniers des agents. Les opérateurs boursiers ne réagissent pas en fonction de critères objectifs et toujours rationnels, mais en fonction de ce qu'ils imaginent ce que les autres vont imaginer de leurs propres réactions. Ainsi, les marchés opèrent-ils des anticipations auto-réalisatrices.


Ainsi, il ressort de tout cela que, en théorie, le marché boursier se trouve très proche de la définition abstraite d'un marché de concurrence pure et parfaite. En effet, il assure atomicité, transparence, homogénéité, et fluidité.

  • Atomicité : aucun agent boursier ne peut être accepté d'être en position de faire les prix. S'assurer de la réalité de cette atomicité est le rôle des autorités boursières.

  • Transparence : les entreprises cotées fournissent au public les informations sur leurs activités. Là encore les autorités boursières veillent à cette transparence.

  • Homogénéité : les produits échangés sont tous exactement définis et sont exprimés par leur prix.

  • Fluidité : outre les frais de courtage, il n'existe pas de frais à l'entrée et à la sortie.

Ces caractéristiques ne sont pas pour déplaire aux idéologues du marché qui voient dans ce mécanisme de bourse la réalisation de l'utopie du marché. La réalité est assez différente de cet idéal.

En fait, les Bourses voient se succéder des périodes de hausses et de baisse : dès que la croyance à la hausse s'installe, le prix des actions augmente sous l'effet de l'accroissement de la demande, car l'achat a lieu quel que soit le prix. Evidemment, à ces phases succèdent des retournements parfois brutaux, car les actions ne peuvent pas éternellement augmenter, soit pour une entreprise considérée isolement, soit pour toute l'économie. On voit à ce moment là se produire un phénomène auto-entretenu, à la hausse ou à la baisse, les opérateurs anticipant en fonction des anticipations supposées des autres.


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Dernière mise à jour : 13 février 2002
Page réalisée par Roland pour Attac 15ème