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Paris 15e arrondissement

II- Les mécanismes de l'investissement : retour sur un texte de Keynes sur l'incitation à investir

(Maxime Drouet)

L'investisseur est censé opérer ses choix d'investissement en fonction des anticipations qu'il fait. Comment sont réalisées les prévisions? D'après Keynes, ce que l'on connaît des faits actuels fonde l'analyse de la prévision. Par ailleurs, le développement du capitalisme nécessite celui de la liquidité. Le marché financier apporte cette liquidité : il a un effet de levier, tout en donnant à l'investisseur l'occasion fréquente de réviser ses engagements.

Toutefois, la Bourse repose sur une pure "convention" : il entre dans l'évaluation des marchés autre chose que le seul rendement des entreprises. Des phénomènes éphémères entrent en ligne de compte, hors rationalité ni signification, phénomènes exogènes à la réalité de l'entreprise. Ces phénomènes prennent une influence exagérée sur le marché. Se posent également des problèmes touchant à la psychologie collective, notamment celle des opérateurs, dont les comportements moutonniers sont inévitables, vu le fonctionnement global du système boursier.

La Bourse, par son organisation même, fait que l'opérateur ne va pas chercher ce qui lui semble le meilleur, mais ce qu'il anticipe de ce que les autres opérateurs vont faire. Elle ne peut qu'agir à court, voire très court terme. Sur le long terme, l'intervention de l'Etat seule permet ce que ne peut faire le marché.

Par ailleurs, pour Keynes, la spéculation n'a rien d'économique : elle consiste à prévoir l'évolution du marché, c'est-à-dire à prévoir l'évolution de la croyance commune. Elle peut évidemment aller à l'encontre de l'intérêt des entreprises et des économies. Au milieu des mouvements brutaux imposés par la spéculation financière, "l'entreprise n'est qu'une bulle d'air dans un tourbillon".

A sa suite, Orléan a pu écrire d'une manière à peine ironique, que l'évolution de la Bourse dépendait de la météo : quand il fait beau, les cours ont tendance à monter. En réalité, toute l'activité financière suit une logique de miroir non rationnelle. D'ailleurs, les meilleurs modèles de prédiction financière sont ceux qui postulent que rien ne changera. La domination des mécanismes boursiers sur l'économie fait de celle-ci un sous produit de casino. Ces mécanismes ne sont ni optimaux, ni efficients.


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Dernière mise à jour : 13 février 2002
Page réalisée par Roland pour Attac 15ème