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Paris 15e arrondissement

III- Les mécanismes de la Bourse

(Bernard Giraud)

La Bourse, on l'a dit, a connu une formidable expansion dans les années 1980. Les marchés financiers voient s'échanger des actions, obligations, produits dérivés (cf. ante), des devises, de la monnaie (particulièrement entre banques et à très court terme).

Quels sont les acteurs principaux des marchés ?

Sur le marché des obligations, l'Etat est très présent, particulièrement parce qu'il émet des obligations pour permettre un financement non monétaire de la dette publique, et ce en France, particulièrement depuis 1982-1983.

Sur le marché monétaire, les banques et les Banques centrales sont très présentes.

Sur l'ensemble des marchés, comme le marché des actions, les investisseurs institutionnels sont également très présents. Par exemple, en France la Caisse des dépôts et consignations est un investisseur institutionnel, mais, on peut prendre aussi l'exemple des fonds de pensions américains partout dans le monde.


Quelques caractéristiques de la Bourse

La Bourse est un marché d'occasion. Elle ne finance pas beaucoup la création d'entreprise : en effet, le montant des émissions est faible. En France, pour environ 110 milliards de francs d'actions, se sont accumulés 9 000 milliards de capitalisation boursière ; et pour 96 milliards de francs d'obligations neuves, 5 000 milliards de capitalisation boursière. Les marchés primaires sont donc assez faibles.

La Bourse est un marché de professionnels. Les particuliers ne détiennent que 8% du total des actions et obligations dont les 2/3 sont détenus par un très petit nombre.


Méthodes de gestion de portefeuille boursier

Les portefeuilles se gèrent selon 3 méthodes : gestion de père de famille, gestion spéculative ; gestion d'achats et de ventes plus ou moins hasardeuse.

La plupart des portefeuilles sont normalement gérés en mixant ces trois méthodes. Les fonds de pension, dont l'objectif est normalement d'assurer la stabilité des rémunérations dans le temps, auront plutôt tendance à choisir la gestion de père de famille, et les fonds plus spéculatifs iront davantage vers une gestion spéculative ou hasardeuse. Mais, dans l'ensemble, les professionnels opérant en Bourse disposent des fonds des portefeuilles selon trois compartiments de taille variable selon qu'est attendue plutôt une rémunération rapide mais aléatoire ou une rémunération pus faible mais moins risquée. Les fonds communs de placement (FCP) notamment, suivent cette règle de base de la gestion des portefeuilles.


La spéculation est-elle nocive ?

Deux réponses s'affrontent :

  • NON. L'instabilité des marchés a rendu nécessaire la création d'outils volatiles. La spéculation est qu'un aspect du fonctionnement des marchés, inévitable et parmi d'autres.


  • OUI. Les arbitrages sont mal faits ou ne peuvent se faire. La spéculation systématique aboutit à la création de bulles spéculatives. La domination des mécanismes boursiers sur tous les autres mécanismes économiques favorise la création d'une économie de rentiers, ce qui, du point de vue de création des richesses, est antiéconomique, et ce en préférence au développement d'une économie véritablement dynamique permettant une réelle répartition des richesses par une meilleure rémunération de la productivité du travail des salariés. De plus, ces phénomènes provoquent un raccourcissement de l'horizon économique. De surcroît, tout se trouve axé sur le seul rendement financier. Les phénomènes boursiers s'opérant au niveau de la planète, cela contribue à une impuissance inquiétante des Etats, et donc des citoyens de ces Etats, écartés de fait des mécanismes économiques qui pourtant ont des conséquences sociales parfois graves.



Conclusion

Le débat de la neutralité des marchés financiers est en réalité tranché. Non, les marchés financiers ne sont pas neutres, ils ont une influence certaine sur l'économie réelle. La théorie selon laquelle la Bourse est un monde de concurrence pure et parfaite, la finance n'étant que le simple reflet de la situation économique exacte des entreprises, cette théorie n'est pas tenable à l'observation des faits.

En réalité, les marchés financiers influencent les équilibres micro et macro-économiques. La Bourse n'est pas un monde d'information parfaite et transparente, mais surtout, les comportements y sont fondamentalement irrationnels, et, en tous les cas, certainement pas seulement guidés par un soucis d'allocation optimale des ressources financières comme la théorie néo-libérale voudrait le faire croire.

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Dernière mise à jour : 13 février 2002
Page réalisée par Roland pour Attac 15ème