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Paris 15e arrondissement

2- La quantité de monnaie conditionne l'activité économique

Théorie quantitative de la monnaie

M . v = Q . p
M = Masse monétaire 1000 Md €
Q = volume de la production 1400 Md € (PIB)
v = vitesse de circulation de la monnaie
p = niveau des prix

En admettant v constant toute augmentation de M augmente mathématiquement le produit Q p. Si l'appareil productif est en sous activité, une augmentation du crédit tend à augmenter l'activité

Les politiques de relance des 30 glorieuses s'inspiraient de cette idée, elle-même inspirée de Keynes, pour qui les marchés financiers ne se stabilisent pas obligatoirement au niveau de l'optimum économique (c'est à dire le plein emploi des facteurs de production notamment le travail). Ainsi toute mesure tendant à favoriser l'investissement et la consommation (en particulier du crédit abondant et peu cher) provoque une accélération du cycle Consommation -> Production -> Revenus.

Pas assez de monnaie freine la croissance

A contrario, une raréfaction du crédit (ou la hausse des taux d'intérêts) ralentit l'activité économique : Baisse du Crédit -> Baisse de la consommation -> Baisse de l'activité -> Diminution des profits -> Ralentissement de l'inflation et Baisse de l'emploi -> Baisse de la consommation. Sur ce point, tout le monde est d'accord ! On ralentit la croissance et l'inflation en limitant le volume du crédit. L'outil est efficace en cas de surchauffe.

Trop de monnaie provoque de l'inflation


Toute augmentation de la masse monétaire au-delà de la croissance crée de l'inflation. Les économistes monétaristes proclament, à la suite de Milton Friedman, que l'inflation est toujours un phénomène monétaire qui à terme freine la croissance.

Augmentation du Crédit -> Hausse des prix -> Hausse des salaires -> Hausse des taux d'intérêt -> Diminution des profits -> désincitation à investir -> Baisse de l'activité

Quelle politique économique ?

Pour les monétaristes, c'est à l'Etat de se préoccuper du plein emploi et de la croissance. Elle trouve pour eux, son origine dans la volonté d'entreprendre, elle est favorisée par la stabilité des prix, la modération salariale, la concurrence, la réduction des impôts et le désengagement de l'Etat. Jamais dans une relance par le crédit. Le pouvoir politique pouvant être tenté par des politiques de relance monétaires (fallacieuses), il convient de conférer l'autorité monétaire à un organisme indépendant d'autant plus crédible qu'il n'a qu'un seul objectif : surveiller et combattre l'inflation.

L'inflation est-elle le mal absolu ?

L'inflation est la hausse continue et de tous les prix, elle est entretenue et accélérée par les anticipations (à la hausse) que font les agents économiques. Lorsqu'elle s'emballe, il est très difficile et douloureux de revenir en arrière.

Echec des politiques keynésiennes ?


D'abord parce que c'est un phénomène auto-entretenu. Tous ceux qui le peuvent cherchent à anticiper les augmentations prévisibles des prix et des coûts. On peut donc connaître une situation de stagnation ou de récession avec une forte inflation. Avec ce raisonnement les monétaristes condamnent les politique de relance d'inspiration keynésienne.

Le risque de faillite du Système bancaire


Une partie de la monnaie créée se place sur les marchés financiers (mais aussi dans l'immobilier) où l'abondance et l'euphorie des acheteurs provoque l'augmentation des cours. Remarquons que les banques placent directement une partie de leur actif en action. Les bulles financières (hausse régulière des cours sans commune mesure avec les résultats des entreprises) sont très assimilables à l'inflation ; elles entraînent une augmentation des taux.

En cas de retournement des cours, les opérateurs se retrouvent vite à découvert et les banques voient leurs créances douteuses augmenter rapidement, elles sont obligées de brader des créances pour assurer leur liquidité. Cela pousse à la baisse toutes les créances des banques et provoquer une panique bancaire. Dans ce cas les autorités monétaires interviennent vigoureusement en garantissant tous les dépôts et en fournissant sans compter toutes les liquidités nécessaires (prêteur en dernier ressort).

L'inflation n'a pas que des inconvénients


Avant les années 80 on se satisfaisait de taux élevés. Elle provoque une redistribution des revenus en modifiant les prix relatifs des biens et des capitaux. Ses effets sont diffus, progressifs, non négociés et donc faiblement conflictuels.

L'inflation ampute les revenus financiers. Les rentiers et plus généralement ceux qui prêtent à taux fixe qui voient fondre leurs revenus réels (c'est à dire inflation déduite) sont les grands perdants. Les salariés "organisés" défendent généralement bien leur pouvoir d'achat lorsque l'inflation est constante. La réduction de l'inflation et sa stabilité profite donc essentiellement aux détenteurs d'actifs financiers.

Objectifs et moyens de la politique monétaire


L'objectif principal est de contrôler l'inflation. L'idéologie dominante consacre la victoire des rentiers. Les politiques monétaires visent donc à limiter la progression de la masse monétaire.

La Banque Centrale est la plus part du temps en position de force sur le marché monétaire. Lorsqu'elle annonce qu'elle satisfera toute la demande à un taux faible, elle encourage le crédit (et l'activité économique et peut être l'inflation), à l'inverse si elle refuse à apporter les liquidités au marché (ou plus exactement si elle envisage d'augmenter son taux d'intervention ou de limiter ses concours), elle ralentit la progression de la masse monétaire. Par ailleurs, face à des marchés très réactifs où les opérateurs se fondent sur l'idée qu'ils se font de l'évolution de l'économie, le discours des autorités monétaires suffit seul, la plus part du temps à réguler le marché.

Un taux minimum de chômage est-il nécessaire ?


Mais le modèle théorique fonctionne mal en pratique ; on ne sait pas en particulier quel agrégat il faut considérer. C'est pourquoi les autorités monétaires analysent les signes précurseurs de l'inflation. L'idéologie économique dominante place l'évolution des salaires au cœur des phénomènes d'inflation. Les salariés "trop bien" organisés obtiennent des hausses de leurs revenus qui provoquent l'inflation. Un niveau de chômage serait alors nécessaire pour freiner la progression des salaires. C'est ainsi qu'on a imaginé le NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate of Under-employment) taux de chômage au-delà duquel, il convient de restreindre les crédits à l'économie.

La régulation est-elle efficace ?


Les politiques monétaristes des années 80 ont cassé l'inflation au prix d'une récession importante. Depuis l'inflation est partout combattue au-delà du raisonnable. Les banques centrales perçoivent trop souvent des signes annonciateurs d'inflation qui ne se réalisent pas. On constate a posteriori qu'une politique moins restrictive aurait sans doute été bénéfique.

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Dernière mise à jour : 13 février 2002
Page réalisée par Roland pour Attac 15ème