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LES TROIS « EFFRACTEURS NOURRICIERS » COUTE QUE COUTE

Nous avons, avec Claude Goldstein, proposé un trajet de la psychosexualité qui passe par trois effracteurs nourriciers, coûte que coûte. Ce sont trois épreuves de réalité , majeures, inévitables, structurantes. Et qui imposent une évidence : que le moi n'est vraiment « pas maître en sa demeure ».

Le premier effracteur nourricier , c'est la poussée constante  de la pulsion sexuelle, phénomène proprement humain, à la différence des poussées périodiques de l'instinct animal, soumis au rut et à l'oestrus. Cette poussée constante fait violence au moi, et le soumet à une « exigence de travail psychique », comme le dit Freud.

Le deuxième, c'est l'épreuve de la différence des sexes , et  ses exigences de réalité. C'est celui qui arrachera violemment le pénis et le vagin aux modèles prégénitaux. C'est dans la différence des sexes que la poussée constante est le plus au travail.

Le troisième effracteur nourricier, c'est l'amant de la relation sexuelle de jouissance  : celui qui crée le « féminin » génital de la femme, préparé par les deux précédentes épreuves, et qui réélabore en après coup toutes les figures antérieures de l'étranger effracteur et nourricier, pulsionnel et objectal, et celle du père oedipien. 

A chacun de ces moments se remet au travail la lutte inévitable, nourricière et constituante, entre le moi et la pulsion.

LE CONFLIT DE LA FEMME

Dans les domaines social, politique et économique, le combat pour l'égalité entre les sexes est impérieux et à mener constamment, et les mouvements féministes qui l'ont poursuivi contre vents et marées, quels que soient leurs excès, ont permis d'importants changements dans la vie des femmes. Mais, je dirai que, dans le domaine sexuel, ce combat peut s'avérer néfaste s'il tend à se confondre avec l'abolition de la différence des sexes, laquelle doit y être exaltée. Du fait de l'antagonisme entre le moi, son développement personnel et social, et la pulsion sexuelle.

Le « féminin »  de la femme réside dans le dépassement, toujours à reconquérir, d'un conflit constitutif, qu'elle le dénie ou non, de la sexualité féminine. « Que veut la femme ? « , interrogeait Freud, après bien d'autres. La femme veut deux choses antagonistes.  Son moi déteste, hait la défaite, mais son sexe la demande, et plus encore, l'exige.  Il veut  la chute, la défaite, le « masculin » de l'homme, c'est-à-dire l'antagoniste du « phallique », théorie sexuelle infantile qui n'existe que de fuir la différence des sexes, et  donc son « féminin ».  Il veut des grandes quantités de libido et du masochisme érotique. C'est là le scandale du « féminin ».

En effet, tout ce qui est insupportable pour le moi est précisément ce qui contribue à la jouissance sexuelle : à savoir l'effraction, l'abus de pouvoir,   la perte du contrôle, l'effacement des limites, la possession, la soumission, bref, la « défaite », dans toute la polysémie du terme.

L'énigme féminine se définit ainsi : plus elle est blessée plus elle a besoin d'être désirée ;  plus elle chute, plus elle rend son amant  puissant ; plus elle est soumise, plus elle est puissante sur son amant . Et plus elle est vaincue, plus elle a de plaisir et plus elle est aimée. La défaite féminine c'est la puissance de la femme.

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Dernière mise à jour : 29 janvier 2001
Page réalisée par Roland pour Attac 15ème